[1] ‘Seeing Paintings and Paintings Seeing’, Art-Language New Series No. 1, June, 1994, pp. 63-69 (p. 63).
3 : Voir les peintures et le voir des peintures
La peinture – au sens où elle est toujours, en tout cas sur ses marges, picturale, et toujours, en tout cas sur ses marges, textuelle – se trouve soit enserrée par, soit distribuée sur un fil critique de jugements qui sont toujours faillibles et itérativement corrigibles tout en étant corrigibles en tant qu’itérations, et ainsi de suite. La peinture n’est pas indépendante du pouvoir constitutif du langage. Mais il existe des structures et des liens qui s’expriment dans les œuvres d’art (picturales ou textuelles), à partir desquelles elles peuvent être récupérées, où elles sont englobées et par lesquelles elles sont déterminées ; ces structures et ces liens sont ontologiquement spécifiques. Dire que des œuvres d’art ou des peintures appartiennent à un monde structuré et différencié n’est pas nécessairement en dire grand-chose selon des termes esthétiques, mais cela nous laisse la possibilité – ou plutôt la nécessité – de tenter de dire ce qu’elles sont et comment elles sont, ainsi que la possibilité ou la nécessité de le faire sous forme d’une question ouverte.
Le besoin d’un concept du type « aura dialogique » est inhérent au statut même de peinture. En tant que forme artistique, la peinture a (dialogiquement) atteint un point où elle a tendance à se retrouver épinglée (et parfois distribuée) sur des lignes de failles entre le matériau et l’image, l’image et le texte, le texte et le non-texte, tous avec leurs natures structurelles diverses et leurs spécificités ontologiques, connues ou inconnues. Les peintures peuvent peut-être désigner des définitions réelles et faillibles de types de vie sociale et discursive, de même qu’il est fort possible qu’elles soient interprétables afin de fonder ces définitions. En cela, elles ne sont pas seules à être des œuvres d’art. Elles sont seules, cependant, à être des choses qui, bien qu’échelonnées comme nous l’avons décrit, sont également statiques, compressives, extrêmement pleines et denses.
[1] ‘Seeing Paintings and Paintings Seeing’, Art-Language New Series No. 1, June, 1994, pp. 63-69 (p. 63).
Seeing Paintings
and Paintings Seeing
Painting – in so far as it is always at least in its margins pictorial,
and always at least in its margins textual – is strung between or strung
along a critical edge of judgements which are always fallible and iteratively
corrigible as well as corrigible as iterations, and so on. Painting is not
independent of the constitutive power of language. But there are structures
and relations which are expressed in, recoverable from and equally enfolded
in and determining of works of art (pictorial or textual), and these structures
and relations are ontologically specific. To say that works of art or paintings
are part of a structured and differentiated world is not necessarily to say
much about them in aesthetic terms, but it leaves for us the possibility – or
rather the necessity – of trying to say what they are and how they are,
and of doing so in an open inquiry.
The need
for some such concept as ‘dialogic aura’ follows from the condition of painting
itself. As a form of art, painting has (dialogically) reached a point such
that it tends to be strung across (and sometimes along) lines of fissure between
material and picture, picture and text, text and non-text, all with their
various structural natures and ontological specificities, known and unknown.
Paintings may indeed mark real fallible definitions of types of social and
discursive life, and they may well be interpretable with a view to those definitions.
They are not alone in this as works of art. They are alone, however, in being
things which, though strung out as we have described, are also static, compressive,
highly replete and dense.