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[25] ‘Moti Memoria’, John Roberts (ed) The Impossible Document; Photography and Conceptual Art in Britain, 1966-1976., Camerawords, London, 1997, pp. 54-69 (pp. 56-57).

La première considération était l’idée qu’« un texte » (un ensemble de symboles intrinsèquement incapables de porter les prédicats qui attribuent certaines choses telles que la puissance expressive aux peintures) pouvait coloniser un espace (un espace physique et culturel) auparavant occupé par du matériau non-textuel. N’était-ce pas une façon de faire du Frank Stella en réduction à l’aide d’une sorte de collage ? La différence est peut-être que la lecture du texte était supposée remplacer la tâche psychologiquement chargée que représente la quête de détails expressifs formels. Du fait du texte, le lecteur en tant que « lecteur » de peinture, perdait ses bases – son intentionnalité, ou mode de vision, était ainsi attaquée. (Des images en tant qu’informations ainsi que des textes étaient souvent mis à contribution. Toute vertu marginalement « esthétique » possédée par de telles images était le plus souvent considérée comme triviale. Les liens avec les textes étaient importants.)

Si nous parlons des textes de cette façon, c’est parce qu’il serait erroné de dire que l’art conceptuel était univoque – ou logique. (Il existe une phase d’Art & Language – du milieu à la fin des années soixante – que l’on pourrait qualifier de formellement agressive. Cette phase serait ensuite remplacée par l’« indexation » et autres activités connexes. Mais l’indexation était un développement dialectique et dialogique ; ce n’est pas l’histoire de l’art conceptuel, ni d’Art & Language.)




 

 

[25] ‘Moti Memoria’, John Roberts (ed) The Impossible Document; Photography and Conceptual Art in Britain, 1966-1976., Camerawords, London, 1997, pp. 54-69 (pp. 56-57).

The first consideration was the thought that ‘a text’ (a set of symbols intrinsically incapable of bearing the predicates which ascribe such things as expressive power to paintings) could colonise a space (a physical and cultural space) previously occupied by non-textual material. Now was this not a way of doing a very reduced Frank Stella with a kind of collage? The difference maybe is that the reading of the text was intended to supplant the psychologically loaded business of recovering formal expressive detail. The text thus rendered the reader qua painting ‘reader’ homeless – his or her intentionality or mode of seeing were thereby challenged. (Pictures as information together with texts were often employed. Any marginally ‘aesthetic’ virtue possessed by such pictures was usually regarded as trivial. Relations with texts mattered.)

We’re discussing texts this way because it would be wrong to say that conceptual art was univocal – or consistent. (There is a phase in Art & Language from the mid to late 1960’s which might be called formally aggressive. This was to be supplanted by ‘indexing’ and related activities. But indexing was a dialectical or dialogical development; it is not the story of conceptual art or of Art & Language.)