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[42] ‘Old Inhabitants and Therapists’ Art & Language and Luhmann, Institut fur Soziale Gegenwartsfragen, Freiburg i. Br./Kunstraum Wein (Hg.), Passagen Verlag, 1997, p. 118.

Ce qui semble caractériser le puriste de l’Art Conceptuel est un curieux mélange : un historicisme mécanique, bourré de définitions et de purifications, mêlé à une image fausse de soi-même en tant que bricoleur-musclé, le muscle (ou le fanatisme) étant sans doute destiné à faire accepter ces purifications (et ces provocations).

Le retour de la peinture dans notre pratique n’est-il pas cependant une miscégénation semblable ?

Le fait que nous faisions revenir la peinture dans notre pratique relève sans doute d’un sens hégélien de l’« élargissement ». C’était tout autant de l’ingénierie que du bricolage, autant une mise au point qu’une « expansion ». Peut-être devrions-nous essayer d’expliquer ce qui a fait revenir notre conversation vers l’atelier, au sens où ce moment est rabaissé par plus d’un fétichiste obtus comme n’étant que notre retour à une pratique généralement discréditée – un mouvement réactionnaire en direction de quelque chose qui avait déjà été marginalisé sous le nom d’artisanat par l’Art Conceptuel. Il faut toutefois remarquer qu’en décrivant une partie de l’Art Conceptuel comme puriste et en signalant une tendance à fétichiser le style, nous n’avons pas l’intention d’englober chacune des incarnations de ce vaste corpus d’œuvres venant de nombreux artistes qui a été décrit comme étant de l’Art Conceptuel. Nous voulons simplement reconnaître un des aspects intentionnels de l’Art Conceptuel – une position initiale qui l’avait animé de façon critique. Nous ne voulons pas englober l’Art Conceptuel tel qu’il peut être décrit en détail par l’histoire.

Nous cherchons également, en partie, à nous expliquer à nous-mêmes, et ceci comme une partie du processus de reconsidération vers lequel nous a poussés notre travail actuel. Il serait naïf de supposer – ou faussement insincère de prétendre – que ces deux observations peuvent être rapprochées sans difficulté. Nous devons donc reconnaître que nous arguons pour une compréhension de l’Art Conceptuel discursive et intérieurement complexe, et contre une compréhension de l’Art Conceptuel sous la forme d’un art de fin de partie. Ce qui ne revient pas à nier que l’Art Conceptuel était, et est toujours, un art de fin de partie pour certains.



 

 

[42] ‘Old Inhabitants and Therapists’ Art & Language and Luhmann, Institut fur Soziale Gegenwartsfragen, Freiburg i. Br./Kunstraum Wein (Hg.), Passagen Verlag, 1997, p. 118.

What seems to characterise the Conceptual Art purist is a curious melange: a mechanical historicism, replete with definitions and purifications, combined with the deluded self-image of the bricoleur-with-muscle, the muscle (or the fanaticism) presumably to make these purifications (and provocations) stick.

Is the returning of painting to our practice nevertheless a similar miscegenation?

Our returning painting to our practice invokes, perhaps, an Hegelian sense of “enlargement”. It was as much engineering as bricolage, as much focusing as “expanding”. We should perhaps try to say what brought our conversation back to the studio, insofar as this moment is derogated by many one-idea fetishists as a return by us to a largely discredited practice – a reactionary move toward something that had already been marginalised as craft by Conceptual Art. It should be noted, however, that in describing some Conceptual Art as purist and in noting a tendency to fetishise style, we do not mean to address every single incarnation of that large body of work by many artists which has been referred to as Conceptual Art. We simply mean to recognise one of Conceptual Art’s intentional aspects – an initial position by which it was critically animated. We do not mean to consider Conceptual Art as it may be fully detailed in history.

We also endeavour, in part, to explain ourselves to ourselves, and as part of a process of reconsideration driven by our current work. It would be naive to suppose – or falsely disingenuous to pretend – that these two observations can be conjoined without difficulty. We should therefore acknowledge that we are arguing for an understanding of Conceptual Art as discursive and internally complex, and against an understanding of Conceptual Art as endgame art. This is not to deny that Conceptual Art was, and remains, endgame art for some.